IEF,  Parentalité

Quelle organisation pour l’école à la maison ?

Faire l’école à la maison… drôle de situation. Depuis que nous sommes en IEF, j’ai pu voir à quel point les gens sont réticents face à cette idée. Alors l’école à la maison imposée… ce doit être un sacré choc ! Grande question pour beaucoup : quelle organisation mettre en place ?

On ne sait plus où donner de la tête !

Au début du confinement, j’ai vu fleurir sur la toile plein de supports. Génial ! Moi qui suis toujours en recherche j’étais vraiment trop contente. Mais… Un peu, beaucoup et rapidement… trop !

Il y a le stress du Coronavirus. Rajoutons le stress du travail et/ou du salaire. N’oublions pas le stress de la crise économique qui va suivre. Et voilà qu’on demande aux parents d’assurer aussi la continuité pédagogique et que nous sommes submergés (mais ça part d’un bon sentiment) sous une tonne d’idées d’activités, de contenus, de devoirs,…

Certains parents se plaignent de recevoir des heures de travail quotidiennes de la part des enseignants (d’autres rien, d’autres encore sont très contents !). La télé se met à diffuser des programmes éducatifs. Les sites proposent des activités pour occuper les enfants : des bricolages, des fiches, etc. Les éditeurs permettent la lecture de leurs ouvrages scolaires,… C’est génial mais… waouh ! Comment faire la part des choses ? J’ai beau faire l’IEF depuis cet été, je suis noyée sous toutes ses ressources souvent très intéressantes.

Comme pour l’article précédent, mon but est de vous rassurer et de vous inciter à lâcher prise.

  • L’apprentissage passe beaucoup par le jeu. Laissez tomber les additions sur feuille : jouez à la marchande !
  • Il est inutile de faire bosser vos enfants 5h par jour en Grande Section de maternelle (exemple des consignes reçues par une maman, je n’invente rien). Ici nous sommes sur 30 minutes à 2h par jour en moyenne depuis cet été et tout va très bien. En fait, il y a même des jours où elle ne travaille pas du tout !

L’organisation, pourquoi faire ?

Certains vont avoir besoin de cadre, d’autres pas. Faîtes selon les besoins de votre famille ! Ce n’est pas parce que la psychologue interviewée a parlé de suivre le planning habituel de l’école que vous devez faire pareil… Vos enfants font très bien la différence entre la maison et l’école.

Ici nous avons notre routine. D’autres font au feeling !

Enfin, vous ne pouvez pas suivre les horaires d’école pour plusieurs raisons :

  • il est possible que vous soyez en télétravail,
  • vous avez peut être plusieurs enfants de niveaux différents,
  • certains jours vos enfants vont être très motivés (ma fille a travaillé toute la matinée à sa demande alors que nous sommes mercredi). D’autres jours, ils ne vont PAS DU TOUT être motivés.
  • mais surtout : votre enfant va travailler beaucoup plus vite avec vous qu’à l’école ! Certes, vous n’êtes pas enseignant… Mais vous allez vous adapter à son propre niveau, à ses forces et difficultés. Vous ne gérez pas un groupe, c’est différent.

A quelle heure on travaille ?

Chacun va avoir besoin de temps pour soi, surtout pour ceux qui travaillent de chez eux. Je comprends que ce soit compliqué et il va falloir trouver ce qui vous convient le mieux. Il est conseillé de faire travailler les enfants le matin : ils sont plus réceptifs. Mais certains enfants travaillent bien mieux en début d’après-midi ou en début de soirée. De la même façon, certains parents travailleront mieux le matin avant le lever de leurs enfants, pendant la sieste ou encore le soir. Votre planning sera le meilleur ! Inutile d’imiter les horaires d’école ou de boulot si elles ne vous conviennent pas !

Pour finir, je pense qu’il est utile de conserver une certaine routine flexible (la votre) pour aider les enfants à se repérer dans la journée et à savoir quand ils vont devoir travailler.

Combien de temps on travaille ?

Là aussi, ça dépend ! Pour le même travail, un enfant peut mettre 5 minutes ou 20 minutes. En fait, ça va dépendre de plusieurs facteurs :
– la difficulté. Et nous vous arrêtez pas là surtout en vous disant qu’il ne sait pas faire.
– la motivation.
l’attrait pour le travail donné.
son état (fatigué, excité, calme, contrarié, stressé, concentré,…).
votre état !

En général ici, je prévois un programme pour la semaine et on voit en fonction. Un jour elle choisi ce qu’elle fait, le lendemain j’impose. Moins de motivation au début mais elle fini généralement contente. En la suivant je sais ce qu’elle aime et ce qui marche pour elle : ça m’aide à m’adapter à elle. En la forçant un peu je vois où sont ses difficultés et je l’aide à les surmonter lentement. C’est gagnant-gagnant.

Je ne prévois jamais de temps de travail. Elle peut travailler 30 minutes péniblement ou 3h d’affilé à sa demande selon les jours.

N’oubliez pas aussi que les enfants vont avoir besoin de moins de temps pour travailler seul face à vous que dans une classe de 30 élèves.

Astuce : si quelque chose est trop contrariant (échecs répétés, frustration etc.) n’hésitez pas à faire redescendre la tension : danse, travail que l’enfant maîtrise déjà et qui va le valoriser, peinture,… Vous pouvez revenir sur ce qui a coincé plus tard, en essayant une autre méthode ou en diminuant la difficulté par exemple. Parfois, une chose est difficile un jour. Le lendemain, lorsque le cerveau a assimilé une partie de la difficulté, ça passe tout seul ! Mieux vaut y revenir plus tard !

Quels jours on travaille ?

Ici nous tablons sur lundi-mardi-jeudi-vendredi. Il lui arrive de travailler le mercredi à sa demande ou si on fait quelque chose sur un autre jour. Je sais que le lundi elle va bosser beaucoup (après la pause du week-end) et que le vendredi elle ne va parfois pas du tout travailler. Je respecte ça et elle avance très bien.

Notre organisation d’une journée complète :

Je le répète, chacun aura une organisation idéale. Je donne la notre pour exemple seulement, elle ne conviendra pas à chacun ! (Pour rappel : deux filles de 2 ans et 5 ans, le papa n’est pas là en journée)

Le matin :

Elles se lèvent naturellement entre 7 et 8h. Petit-déjeuner et quelques minutes de jeux. Ensuite, c’est l’heure du ménage et de la petite toilette du matin : pendant que je fais le ménage elles rangent leur chambre, se débarbouillent et s’habillent. Si elles ont fini avant moi (le plus souvent), elles jouent jusqu’à ce que j’ai terminé.

Ensuite vient l’heure du travail. J’ai rarement besoin d’insister puisque ici c’est le quotidien. Par contre, si pendant le jeu libre la grande s’est lancée dans une activité ou un jeu prenant, je la laisse et on commence plus tard. Déjà ça évite qu’elle se braque alors que dans 20 minutes maximum elle sera disponible. Et en plus, je sais qu’elle apprend aussi en jouant, donc pas de soucis !

Je gère le travail de la grande tout en proposant des activités simples à sa petite sœur (dessin, puzzle, découper/coller, etc.). J’essaie de proposer des choses similaires : si la grande est sur le thème du cheval, je lui fais un coloriage de cheval. Sinon c’est la dispute assurée. Parfois j’arrive à travailler en même temps, mais cela reste vraiment exceptionnel ! Soit elle termine vite et va jouer (jeux libres, activités ou sortie) soit elle continue toute la matinée. Généralement, sa petite sœur fini par aller jouer à côté ou venir dans mes bras si elle fatiguée.

Vient ensuite l’heure du déjeuner.

L’après-midi :

Pendant que la plus petite fait la sieste, la grande joue calmement, lit ou fait une activité (libre ou avec moi si j’ai le temps). C’est généralement à ce moment-là que je travaille ou blogue. L’après-midi est libre, les filles s’amusent comme elles le veulent. Parfois la grande demande à travailler encore, je privilégie alors la découverte du monde, les expériences, la lecture,… On varie en fonction de mes besoins (fatigue, travail,…) et des leurs. Généralement, nous sortons l’après-midi, mais en cette période ça ne va pas être possible !

Vers 18h commence le tunnel du soir, elles doivent ranger, se laver, manger. Entre 19h et 20h (si elles tiennent) c’est l’heure de l’histoire et du lit ! Je profite d’avoir des soirées généralement calmes pour travailler ou bloguer si il m’a manqué du temps dans la journée.

Mes conseils :

Discutez.

Avant toute chose, si ce n’est pas déjà fait, prenez le temps de discuter avec vos enfants de cette situation étrange. Ont-ils compris pourquoi ils ne sont pas à l’école et vous pas au travail ? Ont-ils une idée de pourquoi c’est maman et/ou papa qui fait l’école en ce moment ? Ne sont-ils pas inquiets de cette interdiction de sortir ? Ont-ils entendu le président marteler que nous sommes en guerre ? Savent-ils ce qu’est un virus, comment se transmet une maladie ?

Inutile de faire de longs discours, expliquez leur les choses le plus simplement possible ! Mais surtout : rassurez-les ! Si ils ne comprennent pas ou s’inquiètent trop ils vont être difficiles… Et pour en revenir au travail : ils ne seront pas concentrés pour travailler. Et vous allez finir par vous mettre en colère parce que vous avez d’autres obligations à côté et qu’ils ne vous écoutent pas.

En discutant, vous pouvez tous parler de vos besoins et de vos obligations : ça va vous aider à avoir une organisation qui convienne à chacun.

Lâchez du lest…

Lâchez prise ! Prenez le temps de vous retrouver, de discuter, d’assimiler cette situation exceptionnelle et anxiogène. Vous avez peur que votre enfant soit à la ramasse si il ne travaille pas quelques jours ? Rassurez-vous, c’est rattrapable ! Ils ne sont jamais malades au point de manquer l’école ?

Pour vous rassurer, il y a des fois où je sens que ma grande n’est plus réceptive. Je ressens sa fatigue et son besoin de faire une pause. Au début c’était difficile (je m’étais mis une belle pression en IEF…). Mais maintenant je sais : après chaque pause, elle carbure ! D’abord elle fait des progrès impressionnants et ensuite elle est hyper motivée. Pour exemple, après les vacances de Noël elle a tombé en une journée le programme de la semaine !

Enfin, jouez, discutez, impliquez-les ! Ils apprennent tellement ainsi !

Les écrans ?

J’ai été étonnée par une question à la télé : Comment on gère les écrans ? Et j’ai envie de répondre : comme le reste ! Vos règles, vos limites. Vous ne laissez pas vos enfants manger vingt paquets de bonbons ? C’est pareil pour les écrans…

En cette période étrange, on trouve beaucoup de choses qui sont mises à disposition :

Les écrans peuvent être un excellent support aussi ! Mais n’oubliez pas qu’on apprend beaucoup mieux en face à face que devant un écran, même devant des applications/programmes pédagogiques.

Comment les occuper ?

Laissez les tranquilles le plus possible ! (tranquilles, pas sans surveillance, juste au cas où…)

Le jeu libre est excellent pour les gamins. Il favorise la créativité, l’autonomie, la confiance en soi,… et il peut même permettre d’extérioriser leurs émotions.

Ils s’ennuient ? Laissez les aussi ! C’est excellent pour leur imaginaire. Parfois ce n’est pas simple pour qu’ils jouent seuls, je vous l’accorde. Quotidiennement je rappelle à mes filles que j’ai besoin de temps pour moi et qu’elles doivent aller s’amuser ailleurs que dans mes pattes.

Par contre, le je m’ennuie peut aussi vouloir dire qu’ils veulent passer du temps avec vous. Assurez vous de profiter de ce confinement pour passer du temps en famille. Profitez pour ressortir les jeux de société, faire des activités, etc. Voir cet article.

Non ce que je dis n’est pas confus : un temps pour jouer seul et un temps pour jouer avec les parents. Simplement !

Ouais mais on bosse, nous !

Enfin, je ne me permettrai pas de conseiller les familles qui doivent assurer leur boulot en télé-travail ET les consignes de l’école. Je vous souhaite seulement beaucoup de courage.

Si vous êtes deux parents à la maison, relayez-vous pour avoir du temps calme pour bosser. Parlez à vos enfants, expliquez leur la difficulté de travailler si ils sont trop en demande. Parfois ça ne marchera pas mais d’autres fois si : c’est toujours ça de pris !

Prenez soin de vous et de votre famille.

4 commentaires

    • Famille Plume

      Ah je ne pense pour certains, cette période de confinement est un test 😉 Même si les conditions sont particulières et anxiogènes, cela permet d’avoir un aperçu.

  • Pot_laine

    Merci pour cet article ! Ici c’est difficile de la « mettre au travail » parce qu’elle est habituellement plutôt scolaire (elle adore le cahier d’activité, elle en a fait 2 comme pour rire en deux semaines de temps) et que j’ai du mal a poser un cadre (dont elle a besoin je pense). Je viens de tenter quelque chose de tout simple, l’impression d’un support (ici des sudokus), en même pas 5 minutes c’était terminé, pas besoin d’insister. C’est rassurant de lire qu’on ne DOIT pas travailler X heures par jour. Elle est enfant unique et joue super bien toute seule (imagination débordante ^^). Nous sommes tous les deux en télé travail et j’étais angoissé par la rentrée d’aujourd’hui parce que les deux dernieres semaines avant les vacances, impossible de lui faire suivre les activités données par la maitresse (bon pas d’imprimante à ce moment la, ca ne nous a pas facilité la tache). Enfin bref, je raconte ma vie mais merci pour cet article rassurant 🙂

    • Famille Plume

      Avec plaisir ! Ce retour fait plaisir à lire ! En effet, il m’arrive de prévoir des choses (comme l’a fait la maîtresse de votre fille) et ça ne colle pas. Ce qu’on utilisais jusqu’alors pour suivre un programme ne lui convient plus. Alors j’ai revu mes plans, pourquoi la braquer alors qu’en changeant simplement la force ça passe nickel ? 😉
      J’ai abandonné les fiches (trop faciles, trop difficiles ou pas assez ludiques peut être) pour un autre format de fiches (en privilégiant toujours la manipulation) et ça passe ! Aujourd’hui ma grande qui n’aime pas compter à voulu savoir ce qui se cache après 100. Il faut les écouter, prendre en compte leurs envies et ils apprendront très vite sans forcer !

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