Quand la grossesse dérange les employeurs (ou le contraire).
Voilà un article qui me tient à cœur. Non pas que ce ne soit pas le cas des autres, mais les choses que je vais dire ici je me les ressasse depuis quelques temps déjà. Les écrire et les partager me fera sûrement un bien fou. Auto-thérapie par le blog.
J’ai bien conscience qu’écrire ça n’est pas la meilleure des idées mais tant pis. Le pire a été fait je ne risque plus rien.
Celles qui me suivent le savent : j’ai eu du mal à tomber enceinte. Sans rentrer dans les détails, j’ai du aller très régulièrement passer des examens (écho, prise de sang et autres réjouissances) pendant quelques temps. Ces examens qui dépendaient de mon cycle étaient pris au dernier moment, pas super top quand on bosse…
Au début, malgré l’angoisse et la tristesse de devoir faire tout ça, tout s’est bien passé. N’ayant pas d’emploi du temps fixe, mes chefs ont accepté de me laisser prendre mes rendez-vous et on arrivait à s’arranger.
Puis, je pense qu’au bout d’un moment ça a du les soûler de faire tout ça pour moi. Déjà j’étais moins motivée car triste et angoissée, et en plus je leur demandait des arrangements très régulièrement. Quand je dis ça, je me rend compte que tout cela à duré en fait peut être 2 ou 3 mois maxi avant qu’ils en aient marre et qu’avant ça j’étais hyper impliquée, motivée et prête à chambouler mon emploi du temps pour les arranger.
Ils voyaient bien que j’étais mal, mais travailler me faisait du bien. Sauf quand je devais m’occuper de clientes enceintes… Je restais polie et m’occupais d’elles (même si ce n’était pas mon rayon) mais je souffrais, j’étais jalouse et en colère. Mais le reste du temps ça me faisait penser à autre chose et je m’investissais assez pour ne plus penser à rien.
Puis un jour, on m’annonce que je dois aller travailler dans le rayon bébé… Quelqu’un pourrait me dire ce qu’on peut faire de pire à une femme qui n’arrive pas à tomber enceinte et qui en souffre ?
En plus de ça, on essaie de me convaincre en me disant : « Tu vas voir, ça va te faire du bien, ça respire le bonheur » ou encore « Peut-être que ça va débloquer quelque chose et que tu vas tomber enceinte ?« . Oui, oui… On m’a bien dit ça.
Je l’ai forcément très mal vécu. J’ai perdu tout amour pour mon métier, toute confiance et envie de m’investir en une entreprise que j’appréciais énormément.
Donc je n’ai pas réussi à m’impliquer dans ce nouveau rayon, je ne voyais pas « mon rayon » mais un boulot à effectuer.
Puis est arrivé le jour où après tous les examens nous sommes passés à la première stimulation ovarienne + insémination artificielle. J’étais sûre que c’était un échec.
Une cliente enceinte m’a raconté quelques jours après son bonheur d’attendre des jumeaux (mon rêve) : résultat j’ai passé au moins 5 minutes cachée dans les WC à pleurer. Ma décision était prise : si je n’étais pas enceinte je me ferais arrêter un peu par mon médecin pour reprendre des forces et vider mon cerveau. Travailler ne m’aidait plus, ça m’achevait.
Heureusement, je suis tombée enceinte cette fois-ci. J’ai continué à travailler le cœur léger mais sans réussir à m’investir plus. Le fait est qu’à 5 semaines de grossesse on a découvert que mon bébé avait un « retard d’accolement placentaire ». J’ai donc été arrêtée de suite jusqu’à ce que ce soit résolu.
Puis je suis retournée travailler aux environs de 3 mois. Je n’ai rien demandé, j’ai fait mon boulot en essayant de ne pas trop forcer et on m’a enlevé une partie très fatigante (s’occuper des livraisons). Malheureusement au bout d’une semaine les contractions sont arrivées… Repos. Puis reprise où j’ai demandé un aménagement de poste.
Voilà ce qu’on m’a répondu lorsque j’ai demandé un aménagement de poste à la troisième reprise :
» Tu dois assumer ton rôle, tu n’es pas censée être en caisse donc tu n’y vas pas » (pourtant ça ne dérangeait personne avant de m’y mettre…)
» Tu dois voir jusqu’où tu peux aller » Oui promis on me l’a dit… Jusqu’où ? Bin j’ai des contractions à 3 mois de grossesse c’est pas déjà bien ? J’étais peut être censée perdre mon bébé pour eux ?!
» On fait un effort : plus de livraison, à toi de faire un effort maintenant. » Bin oui, à quatre pattes par terre, porter des plateaux en fer et me déclencher des contractions (encore…).
Plus des remarques à mes collègues de travail qu’on m’a forcément racontées vu qu’on est une équipe soudée… Ils ont toujours pas compris que tout se sait…
Plus des remarques à mes collègues de travail qu’on m’a forcément racontées vu qu’on est une équipe soudée… Ils ont toujours pas compris que tout se sait…
Bref ils voulaient surtout que je dégage et que je les laisse me remplacer tranquillement.
Et ça a marché puisque ayant des contractions régulières tout le temps j’ai été mise au repos forcé jusqu’à la fin.
Et le pire dans tout ça, c’est que j’ai culpabilisé de ne pas pouvoir travailler…
Et le pire dans tout ça, c’est que j’ai culpabilisé de ne pas pouvoir travailler…
8 commentaires
P'tite Poulette
Sentiment amplement partagé ^-^ Les autres ne pourront JAMAIS se mettre à ta place car ils s'en tapent, tout simplement. Tant que ça ne touche pas directement leur petite personne, bah t'as qu'à être forte, franchement tu te laisses aller là hein Martine… 😉
Perso, quand j'ai appris que j'étais enceinte, c'était à une période où j'enchaînais deux contrats de travail. Je prenais donc un nouveau poste dans un domaine totalement inconnu (administratif toujours mais médical cette fois), et j'ai eu dès le début pas mal de stress sur les épaules car service en sous effectifs, faut que ça carbure ! Deuxième jour de boulot, bim! Saignements toute la journée et grosses douleurs. J'ai pensé de suite à la fausse couche. J'ai pleuré en cachette (on a les mêmes habitudes haha) dans les toilettes, et ai terminé ma journée comme une grande. Le soir, urgences gynéco. J'avais un décollement du placenta, avec repos prescrit. Je ne l'ai pas pris ce repos. Pas le choix, je suis allée au boulot en me disant que je prendrai soin de moi autant que possible (personne n'était alors au courant de ma grossesse, c'était pas simple).
Finalement, deux semaines se passent, et ça se tasse.
A trois mois de grossesse, on m'apprend que bébé peut être atteint de trisomie (prise de sang pas bonne). Allez, c'est reparti pour un p'tit coup de stress! Examen de l'amniocentèse + 2 jours d'arrêts (pas le choix) + 3 semaines d'attente interminable.
Pendant tout ce temps là, j'ai travaillé, donné autant que je pouvais donner. Mais depuis deux semaines, rien ne va plus. La canicule m'a achevée. Bosser derrière des baies vitrées par 40° dans un bureau non climatisé, avec les collègues (à cran?) qui me répètent inlassablement… « allez ma chérie, prends sur toi, moi, j'suis restée au boulot jusqu'au bout pour mes grossesses! ».
Ouais, ça c'est tellement facile à faire comme commentaire. Mais a-t-on réellement vécu les MEMES grossesses? ^-^
Ca me fout en l'air je te jure, ce jugement facile…
Vendredi dernier, la sage femme m'a arrêtée pour 15 jours. Ca faisait une semaine que je me levais en pleurant, usée jusqu'à la moelle (je ne dors pas, mais alors pas du tout la nuit !!). Impossible de récupérer.
Je te le donne en mille !! Depuis, plus AUCUNE nouvelle des collègues. Alors que tous les jours, congés ou week end, j'avais un petit sms (relations plutôt amicales)… je suis déçue, lassée, écoeurée, et en colère.
Et le pire dans tout ça, c'est que comme toi… je culpabilise de pas être au boulot.
On est con-con nan?
;D
P'tite Poulette
Sentiment amplement partagé ^-^ Les autres ne pourront JAMAIS se mettre à ta place car ils s'en tapent, tout simplement. Tant que ça ne touche pas directement leur petite personne, bah t'as qu'à être forte, franchement tu te laisses aller là hein Martine… ;)Perso, quand j'ai appris que j'étais enceinte, c'était à une période où j'enchaînais deux contrats de travail. Je prenais donc un nouveau poste dans un domaine totalement inconnu (administratif toujours mais médical cette fois), et j'ai eu dès le début pas mal de stress sur les épaules car service en sous effectifs, faut que ça carbure ! Deuxième jour de boulot, bim! Saignements toute la journée et grosses douleurs. J'ai pensé de suite à la fausse couche. J'ai pleuré en cachette (on a les mêmes habitudes haha) dans les toilettes, et ai terminé ma journée comme une grande. Le soir, urgences gynéco. J'avais un décollement du placenta, avec repos prescrit. Je ne l'ai pas pris ce repos. Pas le choix, je suis allée au boulot en me disant que je prendrai soin de moi autant que possible (personne n'était alors au courant de ma grossesse, c'était pas simple).Finalement, deux semaines se passent, et ça se tasse. A trois mois de grossesse, on m'apprend que bébé peut être atteint de trisomie (prise de sang pas bonne). Allez, c'est reparti pour un p'tit coup de stress! Examen de l'amniocentèse + 2 jours d'arrêts (pas le choix) + 3 semaines d'attente interminable. Pendant tout ce temps là, j'ai travaillé, donné autant que je pouvais donner. Mais depuis deux semaines, rien ne va plus. La canicule m'a achevée. Bosser derrière des baies vitrées par 40° dans un bureau non climatisé, avec les collègues (à cran?) qui me répètent inlassablement… « allez ma chérie, prends sur toi, moi, j'suis restée au boulot jusqu'au bout pour mes grossesses! ». Ouais, ça c'est tellement facile à faire comme commentaire. Mais a-t-on réellement vécu les MEMES grossesses? ^-^Ca me fout en l'air je te jure, ce jugement facile…Vendredi dernier, la sage femme m'a arrêtée pour 15 jours. Ca faisait une semaine que je me levais en pleurant, usée jusqu'à la moelle (je ne dors pas, mais alors pas du tout la nuit !!). Impossible de récupérer.Je te le donne en mille !! Depuis, plus AUCUNE nouvelle des collègues. Alors que tous les jours, congés ou week end, j'avais un petit sms (relations plutôt amicales)… je suis déçue, lassée, écoeurée, et en colère. Et le pire dans tout ça, c'est que comme toi… je culpabilise de pas être au boulot.On est con-con nan? ;D
P'tite Poulette
Sentiment amplement partagé ^-^ Les autres ne pourront JAMAIS se mettre à ta place car ils s'en tapent, tout simplement. Tant que ça ne touche pas directement leur petite personne, bah t'as qu'à être forte, franchement tu te laisses aller là hein Martine… 😉
Perso, quand j'ai appris que j'étais enceinte, c'était à une période où j'enchaînais deux contrats de travail. Je prenais donc un nouveau poste dans un domaine totalement inconnu (administratif toujours mais médical cette fois), et j'ai eu dès le début pas mal de stress sur les épaules car service en sous effectifs, faut que ça carbure ! Deuxième jour de boulot, bim! Saignements toute la journée et grosses douleurs. J'ai pensé de suite à la fausse couche. J'ai pleuré en cachette (on a les mêmes habitudes haha) dans les toilettes, et ai terminé ma journée comme une grande. Le soir, urgences gynéco. J'avais un décollement du placenta, avec repos prescrit. Je ne l'ai pas pris ce repos. Pas le choix, je suis allée au boulot en me disant que je prendrai soin de moi autant que possible (personne n'était alors au courant de ma grossesse, c'était pas simple).
Finalement, deux semaines se passent, et ça se tasse.
A trois mois de grossesse, on m'apprend que bébé peut être atteint de trisomie (prise de sang pas bonne). Allez, c'est reparti pour un p'tit coup de stress! Examen de l'amniocentèse + 2 jours d'arrêts (pas le choix) + 3 semaines d'attente interminable.
Pendant tout ce temps là, j'ai travaillé, donné autant que je pouvais donner. Mais depuis deux semaines, rien ne va plus. La canicule m'a achevée. Bosser derrière des baies vitrées par 40° dans un bureau non climatisé, avec les collègues (à cran?) qui me répètent inlassablement… « allez ma chérie, prends sur toi, moi, j'suis restée au boulot jusqu'au bout pour mes grossesses! ».
Ouais, ça c'est tellement facile à faire comme commentaire. Mais a-t-on réellement vécu les MEMES grossesses? ^-^
Ca me fout en l'air je te jure, ce jugement facile…
Vendredi dernier, la sage femme m'a arrêtée pour 15 jours. Ca faisait une semaine que je me levais en pleurant, usée jusqu'à la moelle (je ne dors pas, mais alors pas du tout la nuit !!). Impossible de récupérer.
Je te le donne en mille !! Depuis, plus AUCUNE nouvelle des collègues. Alors que tous les jours, congés ou week end, j'avais un petit sms (relations plutôt amicales)… je suis déçue, lassée, écoeurée, et en colère.
Et le pire dans tout ça, c'est que comme toi… je culpabilise de pas être au boulot.
On est con-con nan?
;D
Farfadette
Oh la vache oO Et ils ont pas honte tes anciens collègues sans déconner ? Je ne comprend pas ses attitudes .. surtout si il y avait des femmes qui ont déja été enceinte … C'est pas non plus anodins ce que tu as eu . des contractions a 3 mois c'est pas le pieds !
Je suis contente de ce coté la de ne pas avoir de collègues et avoir eu une boss en or, qui m'a laissé me reposer quand je voulais ou aller à mes rendez vous quand je n'avais pas d'autres choix que le weekend et qui m'a arreté avant l'heure !
J'espère que pour la suite tu trouveras un milieu de travail mieux que celui ci !! N'y retourne pas si c'est pour une ambiance comme celle ci oO
maman est occupée
Qui dit femme enceinte, dit congé maternité, voire pire : le congé parental… et de toute façon : une disponibilité forcément réduite. Tu ne vaux plus un clou pour ton employeur, c'est partout pareil (ou presque), sauf peut-être dans un monde parallèle.
Famille Plume
Tu es vraiment courageuse ! Et honnêtement bien plus que moi qui n'aurait pas supporté autant !
Prend bien soin de toi maintenant et ne culpabilise pas : tu as déjà fait beaucoup plus que ce que tu aurais du ! Maintenant ne pense qu'à toi parce que les autres de toute façon ne penserons qu'à eux 😉
Bisous.
Famille Plume
Mes collègues ont été au top, ce sont les chefs qui ne pensent qu'en terme de rentabilité et de performance… L'humain a disparu quelque part entre temps !
Je vais essayer de trouver mieux 😉
Bisous.
Famille Plume
C'est ce que j'ai compris à ce moment-là…
Après m'être tant investie j'ai compris que je n'étais rien de plus qu'un pion à ne garder que si il était vraiment utile…
Au final ils auront tout eu de ma part : maladie toute la grossesse (mois par mois : remplacement impossible), maternité et congés parental 😉
A bientôt.