Parentalité

Ce n’était pas une fausse-couche.

Je ne comprend pas trop pourquoi c’est si important pour moi. Je sais que ça compte, que c’est différent pour moi, mais je ne sais pas pourquoi je n’aime pas qu’on me parle d’une fausse-couche.

Vous le savez maintenant, en janvier j’ai été opérée en urgence à cause d’une grossesse extra utérine. Cet événement n’a pas été caché autour de moi ni ici et donc a suscité de nombreuses réactions. Beaucoup de femmes, mamans ou pas, m’ont apporté leur soutien grâce à un mot gentil, des conseils, ou un simple ♥. Je crois avoir remercié tout le monde, si ce n’est pas le cas je m’en excuse. Sachez le, ça m’a fait du bien. Écrire et extérioriser aussi, ne pas garder ça au fond de moi a été la meilleure des thérapies.

Mais il y a cette phrase qui revient souvent, que je n’aime pas trop : « J’ai fait une fausse-couche moi aussi« . En général, elle est suivie de conseils ou de soutien. C’est gentil je le sais, il n’y a rien de mal à dire ça. Mais la seule chose qui me vient à l’esprit (mais que je garde pour moi) c’est :

Non, je n’ai pas fait de fausse-couche !

Quelle est la différence ? On a été enceinte et on ne l’est plus. On a rêvé de ce bébé qui grandit en nous et puis non. Voilà c’est pareil. Alors pourquoi cette distinction m’importe ? Je n’en sais rien… Pourtant je suis sûre que le deuil et la démarche pour accepter doivent être les mêmes.

En réfléchissant, je me dis que ce qui m’a aidée c’est cette phrase du médecin : « Cette grossesse n’était pas viable, ni pour un fœtus ni pour vous« . Cette grossesse m’a mise en danger : un bébé ne peut pas se développer dans une trompe et mon corps ne pouvait pas s’adapter à ça. Voilà la différence qui m’a peut-être permis d’accepter plus vite. Il y a une raison, même si on n’explique pas la GEU. J’ai eu un peu l’impression qu’on m’avait volé un bébé, en une nuit dans cet hôpital. En même temps, j’étais aussi soulagée qu’on me délivre de cette douleur. Drôle d’ambivalence et légère culpabilité.

Malgré ma grossesse actuelle et le bonheur qu’elle suscite, je n’oublie pas. En juillet je sais que j’aurai probablement un coup de mou. Lorsque les bébés à naître à cette date montreront le bout de leur nez je serai certainement un peu jalouse ou triste, malgré tout. Pourtant cette « histoire » est derrière nous, on l’a acceptée et fait le deuil de cette grossesse mais… elle restera une partie de nous.

4 commentaires

  • lesdelicesdeframboise

    tu n’oublieras jamais cette grossesse quoiqu’il arrive.
    Si cette phrase t’importe, si elle t’aide à faire ton deuil alors c’est que pour toi tu fais la différence.
    J’espère que ta grossesse se déroule bien,
    bises

  • ColombesMum

    Importante nuance. Désolée d’ailleurs car je crois avoir écrit cette phrase, car dans mon esprit c’est ce qui était resté. Comme quoi…esprit un peu bête. Merci de nous sensibiliser au sujet et d’en parler. C’est important.

    • Famille Plume

      Oh non ne sois pas désolée ! Je sais que c’est toujours dit avec gentillesse et chacun de vos partages d’expériences m’ont aidée ! peut être que de me dire « non tu n’as pas fait de fausse couche » m’a aussi aidée d’ailleurs. Je n’ai que des mercis à donner 😉

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :