Parentalité

La parentalité positive. Comment l'expliquer ?

Je vous explique : j’avais bien prévu de ne pas éduquer ma fille comme je l’ai été ni comme il est si commun de le faire. Et puis, grâce à mon blog (surtout grâce à vos commentaires) j’ai découvert quelque chose que je connaissais pas : la parentalité positive. J’ai compris immédiatement que c’était ÇA que je voulais, cette autre façon de voir les choses qui me correspond tellement plus.

Pour en apprendre plus j’ai lu des blogs, écouté et lu Isabelle Filliozat, j’essaie de me renseigner et de m’imprégner de tout ça, de ce qui me semble être plus une philosophie de vie qu’une « méthode d’éducation » ou qu’un simple « faut faire ça, faut pas faire ça« .

Mais j’ai envie d’expliquer à mon chéri, aux grands-mères qui vont garder ma fille ce que je souhaite et ce que je ne souhaite pas, ma façon de voir les choses,… Difficile sans paraître laxiste (super article de Cendra à ce sujet ici), complètement à la ramasse, hors des réalités, complètement utopiste ou trop imprégnée des nouvelles modes éducatives…

J’ai essayé de retirer ce qui me semblait essentiel du livre Au cœur des émotions de l’enfant d’I. Filliozat pour tenter de présenter cette façon de voir la parentalité. Et j’en appelle aux parents bienveillants pour m’aider : Que rajouter ? Ai-je mal compris ou mal exprimé quelque chose ? Dites moi, ne vous gênez pas surtout : vos remarques constructives m’aideront.


1.     Accepter et respecter les sentiments de bébé et les nôtres.

Apprendre à exprimer ses sentiments…

  • Pour soi : se libérer d’un poids, se sentir compris.
  • Pour les autres : on sent quand quelque chose ne va pas chez nos proches et on est mal à l’aise ou on interprète mal les choses.
  • Pour bébé : les bébés ressentent tout et on une pensée tournée sur eux-mêmes (si maman est en colère c’est ma faute : je suis méchant, si papa est triste c’est ma faute,…).

Apprendre à accueillir les sentiments des autres : apprendre à écouter sans juger, sans chercher de solutions. Apprendre à simplement accueillir les sentiments, montrer que l’on a compris ce que ressent l’autre, qu’on l’aime toujours malgré ses sentiments (peur, colère,…).

Apprendre à exprimer aussi nos sentiments positifs : « ce moment avec toi/vous me rend heureux », ça permet de se rendre compte des petits bonheurs du quotidien, d’exprimer aux autres le bonheur qu’ils nous apportent,…

2.     Se faire confiance.

Personne ne connait mieux notre bébé et ses besoins que nous.  Les théories restent des théories, elles s’appliquent peut-être la plupart du temps mais n’oublions pas que les bébés, comme les adultes sont des individus uniques qui ont des besoins uniques.

3.     Accueillir le bébé dans sa réalité.

Un bébé n’a pas un cerveau mature, il a une pensée prélogique : centrée sur lui-même, magique,…

Il découvre encore le monde, le perçoit différent, a besoin de nous. Il n’a pas les capacités de vouloir nous embêter, nous contrarier, nous empêcher de nous reposer ou de manger et encore moins de vouloir « être le chef ».

4.     Bannir les mots « caprice » et « bêtise ».

Un bébé ne fait pas de caprice, il a des besoins et donc des demandes.

Un bébé ne fait de bêtise : il expérimente, apprend, découvre,… C’est l’action qui le fascine (attraper le livre) et non pas la finalité (mettre tous les livres par terre).

Bannir aussi les cris et les punitions puisqu’on y est.

5.     Arrêter de penser en termes de hiérarchie et de jeux de pouvoir.

L’enfant ne rentre dans le jeu de pouvoir que si les parents le font. Le jeune enfant va vouloir se différencier, faire des choix : c’est naturel et sain. Il faut le lui permettre « Tu veux ça ou ça ? » (la seconde proposition étant la plus souvent choisie), « on fait ça ou ça d’abord ? », « comment faire pour obtenir ça ? »,…

Vouloir tout contrôler, dire non à tout sous prétexte que « c’est moi qui décide » force l’enfant à s’affirmer en affrontant ou pire : à taire et ignorer ses désirs et ses émotions.

6.     Les bonnes questions à se poser :

Quel est son vécu ? Le bébé n’a pas le cerveau d’un adulte : il est dans le présent (« dans 2 minutes » ça ne signifie rien pour lui), il a une logique égocentrique (maman est colère : je suis méchant) et magique. Il ne peut ni hiérarchiser les enjeux, ni relativiser les choses, ni se décentrer de lui-même (maman est occupée se comprend comme maman n’est pas là pour moi),…

Que dit-il ? Un enfant qui ne veut pas faire quelque chose ou aller quelque part a une raison qu’on ne connait pas et qu’il ne saura pas forcément exprimer.

Quel message ai-je envie de lui transmettre ?  Avant de dire les choses, réfléchir à ne pas dire quelque chose de négatif. Il a dessiné un beau dessin sur le mur ? Son dessin n’en est pas moins beau !

Pour apprendre à un bébé/enfant à avoir confiance en lui, à être fier de lui il faut lui montrer que c’est ce qu’on pense de lui.

Pour lui donner envie de grandir : il faut lui montrer qu’on est heureux et qu’on s’épanouit (ne pas faire semblant : il le saura).

Pourquoi je dis cela ? Réfléchir à nos automatismes. Dit-on « non » par automatisme ou parce qu’il le faut vraiment ?

Manger exceptionnellement  un bonbon avant le repas est-ce vraiment grave ? Je dis non « parce que j’ai décidé que c’était comme ça » ou « parce que ce sont les convenances sociales » VS je dis non parce que sa santé, son bien-être en dépendent, parce que cela va à l’encontre des valeurs que je veux lui apprendre ?

Mes besoins sont-ils en compétition avec les siens ?  Ne pas nier ses propres besoins ni ceux de son bébé/enfant.

Il n’y a pas de compétition, il faut exprimer ses besoins à l’enfant « je désire manger en paix, comment peux-tu faire pour protéger mon temps de dîner ? ».

Ne pas rester bloqués sur nos besoins insatisfaits : ne pas s’autoriser à donner de la tendresse parce qu’on n’en a pas reçu, ne pas jouer avec son bébé parce que nos parents ne le faisaient pas,…

Qu’est ce qui est le plus précieux pour moi ? Le verre qu’il vient de casser, le livre déchiré, les notes à l’école, le regard des autres, le jugement des (beaux-)parents,… OU notre enfant et notre relation ? Se poser cette question permettra d’aborder les choses différemment et de réagir de la meilleure des façons.

Quel est mon objectif ? Est-ce « bien ou mal » de laisser pleurer un bébé Il n’y a pas de réponse. Quel est mon objectif ? Lui montrer que je suis là pour elle, qu’elle peut compter sur moi et qu’elle n’a pas à avoir peur quand je ne suis pas là => que ce soit bien ou mal je ne la laisse pas pleurer, ça irait à l’encontre de mes objectifs.

Réfléchir à l’objectif permet de sortir des automatismes et du quand dira-t-on.


Voilà mon « résumé », j’espère que cet article servira à d’autres.

J’ai pensé à faire ça pour expliquer à mes proches après avoir lu l’article de Maman Breizhou qui a résumé ici le livre J’ai tout essayé d’I. Filliozat. Si j’ai tenté ici de résumé la philosophie, elle regroupe dans son article les pistes pour « affronter le quotidien », des exemples concrets d’application de la parentalité positive dans la vie de tous les jours avec son bébé/enfant.

Vous pouvez lire un article très intéressant : « 26 alternatives aux punitions » du site apprendreaeduquer.fr.

Merci à Céline pour m’avoir parlé de ce site et à Marion (si tu passes par là) pour le lien sur les punitions et tout ce que tu m’as fait découvrir grâce à tes commentaires et liens FB (DME, Isabelle Filliozat,…).

Je modifierai cet article en fonction de vos commentaires si besoin.

22 commentaires

  • eofdcjuf

    Je trouve que ton article est bien détaillé et transmets bien ce que j’ai ressenti à la lecture de ces ouvrages. Je ne vois pour le moment rien à ajouter, mais si je pense à quelque chose, je me permettrais de revenir! Merci pour ce récap!

    • Maman Plume

      C’est exactement ce que je ressens ! Mais vu vos commentaires positifs j’en conclue que j’ai compris l’essentiel et il me sera plus facile de l’expliquer sans douter de moi 😉
      Merci !

  • Cendra

    Merci pour la référence 🙂
    Très bon résumé, tu as fais le tour!
    Et c’est vrai qu’on a tendance à parler que du négatif, l’Homme a du mal à mettre en avant le positif!
    Pas plus tard qu’hier j’ai eu la mauvaise idée d’entrer dans le débat de l’éducation avec ma famille, pffffiou durdur!

  • Marion

    J’adore!! Plus je te lis plus je t’aime! ?
    Je trouve que ton article résumé plutôt bien les termes de la parentatilé positive. Même si ce n’est pas évident de l’expliquer « aux autres » quand il s’agit d’une notion totalement inconnu pour eux. Mais moi j’aime appeler Ca de l’éducation positive et bienveillante. Être simplement tendre et bienveillant envers lenfant et envers les autres (même quand ce n’est pas toujours évident). Cela doit devenir un mode de vie et de communication. Comme je dis a mon mari, élevons notre fille comme on voudrait voir le monde devenir….
    Si cela t’intéresse, il y a un groupe FACEBOOK « éducation consciente et bienveillante » très intéressant!!
    Merci encore pour cet article! Déjà hate de te (re)lire!

  • Schippers Monique

    Bien résumé ☺. Il y a tellement de choses à dire sur la parentalité positive. L’enfant est ce qu’il vit. À nous de lui donner confiance en lui, de lui apprendre à faire des choix. Et ce n’est pas en lui collant des étiquettes, en le punissant, en le critiquant que cet objectif sera atteint. Merciiiiii bonne journée ☺

  • Die Franzoesin

    Très bien résumé ! Tu nous raconteras si les mamies ont été réceptives ? J’ai aussi lu un livre de Filliozat pendant les vacances (grâce à toi !!) et j’ai retenu que notre monde était trop stimulant pour nos petits bouts, que parfois ça les dépassait. Ca m’a beaucoup éclairé sur mon propre bébé que je trouve parfois à fleur de peau après une sortie par exemple au supermarché.

    • Maman Plume

      Elle nous aide à mieux comprendre nos bébés en nous expliquant certaines choses (qui parfois coule de source mais auxquelles on ne pense pas). J’ai beaucoup aimé la lire. Je vous dirais ça 😉

  • Mum Fanny

    Ton article est très intéressant, d’autant plus que je voyais assez souvent ce terme de « parentalité positive » ou « bienveillante » sans en connaître exactement le sens.
    J’ai d’ailleurs un livre de Filliozat mais je n’ai pas encore pris le temps de le lire ?.
    J’ai l’impression de suivre néanmoins les grandes lignes de cette « théorie », sans avoir lu les livres, etc. Ça me paraît naturel, en fait ! Et ça l’est moins aux yeux de certaines personnes de mon entourage ?

    • Maman Plume

      Tout comme toi, cette façon de faire me semble naturelle. Elle me permet aussi de corriger mes comportements quand je suis un peu « agressive ». Difficile de ne pas l’être quand on nous a appris à l’être…
      Ça me permet aussi de prendre confiance en moi quand, comme toi, l’entourage n’est pas du tout dans ce genre de pensée (laisse la pleurer, c’est un caprice,…)
      Bises 😉

  • Céline

    Je rentre de vacances, je suis bien en retard sur la lecture des blogs que je suis mais je vais prendre le temps de te le dire car tu le mérites : cet article est super ! « Accueillir le bébé (ou l’enfant ?) dans sa réalité » est l’idée principale je pense. Enfin, c’est autour de cette idée que je m’appuie pour l’éducation de ma fille.
    Et bannir les mots « caprices » et « bétises », nous l’avons fait avec l’Explorateur dès la naissance d’Enora, avant même d’entendre parler d’éducation bienveillante, nous disant que c’était les parents qui inventaient ces notions. Et franchement : c’est une idée du tonner ! Notre fille a bientôt 2 ans et elle n’a toujours pas fait de caprices, ni de bêtises. D’ailleurs, nous ne savons plus ce que signifient vraiment ces mots.
    Nous avons changé de rivage ^^
    Encore bravo pour cet article. Bravo pour le chemin que tu as parcouru pour en arriver là. Je marche avec toi !

    • Maman Plume

      Je ne peux mettre qu’un seul j’aime à ton commentaire ?! 😉
      Merci énormément pour ce gentil commentaire qui me touche beaucoup. J’espère pouvoir réussir comme toi à intégrer totalement cette façon de penser et d’être. Je m’énerve parfois quand elle pleure longtemps et que je commence à saturer et je m’en veux beaucoup la seconde d’après… Je travaille sur moi-même, mais ce n’est pas si simple !
      Bises.

      • Céline

        Je m’énerve aussi dans certains cas (surtout la nuit, ou le matin très tôt, quand je suis endormie/fatiguée). Mais j’ai appris à ne plus crier. Et maintenant je me rends compte que je ne m’énerve presque plus… La bienveillance est un cercle vertueux. Plus on avance, et plus c’est facile d’avancer dans son sens !
        A présent ma petite loutre commence à parler… donc elle crie, pleure, crise (ou je ne sais quoi) de moins en moins. Et j’apprends à parler avec elle ! D’ailleurs, c’est un point que tu n’as pas abordé je crois : la communication positive ?

        • Maman Plume

          C’est exactement ça : quand je suis fatiguée la nuit ou tôt le matin. Je ne crie pas forcément mais je suis agressive et je déteste ça ! Effectivement je n’ai pas parlé de la communication positive, pourtant on essaie au quotidien de travailler là-dessus 😉
          Bises.

  • Charlotte

    Bonjour,
    Super article plein de douceur, d’explications précises, concises, vraies. Sans jugement, sans idéologie. J’ai lu beaucoup d’articles qui expliquent la parentalité positive et c’est la première fois que je ressens que du positif et de la bienveillance. Je vais de ce pas lire les références que vous nous avez donnée.
    Belle journée
    Charlotte

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