
Je suis une fille de divorcés, et alors ?
Cet article n’est pas là pour pousser les gens à la séparation, mais pour déculpabiliser les parents séparés ou bientôt séparés.
Autour de moi, j’entends parler de couples qui se séparent avec un bébé ou qui hésitent à se séparer alors qu’ils ne se supportent plus justement parce qu’ils ont un bébé.
Lors de séparation, les jugements font leur grand retour : « il fallait réfléchir avant de faire un bébé ! » ou « Voilà un bébé qui sera malheureux à cause de ses parents » ou encore « A mon époque on ne se séparait pas si facilement ! » (comme si ce n’était pas déjà assez difficile…)
Lorsque les parents hésitent à se séparer alors que plus rien ne va et qu’ils sont malheureux, ils se disent qu’ils n’ont pas le droit de faire ça à leur bébé. Les pères ont souvent la peur de ne plus voir leur petit, les mères peur de devoir le laisser trop souvent au papa,… Que c’est compliqué !
Je ne vais pas vous dire ici que tout est simple, qu’il ne faut pas réfléchir et se poser un milliard de questions. Je tiens seulement à vous donner mon point de vue de bébé de parents divorcés et essayer de faire déculpabiliser les parents divorcés/séparés.
Mes parents ont donc divorcés avant mes trois ans. Je ne me souviens de rien et tant mieux car mon grand frère a très mal vécu cette séparation car il était assez grand pour se rendre compte et se souvenir de tous ces changements.
Je n’ai donc aucun souvenir de mes parents ensemble et j’avoue sans mal que je n’arrive même pas à concevoir qu’ils aient pu un jour s’entendre assez pour se marier et faire deux enfants !
Petite j’étais fière d’être « fille de divorcée », pas triste du tout : j’avais deux maisons, deux fois plus de cadeaux à mon anniversaire et à Noël, deux modes de vie, deux fois plus de chance de partir en vacances, deux chambres pleines de jouets différents, quand ma mère me refusait un jouet ou un habit mon père disait oui… Bref, c’était génial !
Seul point négatif : je ne voyais pas assez mon père (un week-end sur deux et la moitié des vacances). Mais des parents qui s’entendent bien peuvent être plus flexibles dans les dates de garde pour éviter ce manque je pense. Je trouve l’idée de garde alternée géniale (l’idée seulement car je ne connais pas vraiment), mais encore faut il que les parents arrivent à s’entendre…
Les choses se sont compliquées lorsque mes parents ont voulu refaire leur vie… Ma mère a choisi un mari qui lui convient mais qui n’a pas fait l’affaire en tant que « beau-papa ». C’est dommage ça a brisé quelque chose entre nous… Mon père a mis plus de temps mais a choisi une femme qui lui convient, une mère formidable et une « belle-maman » qui a la place d’une maman dans mon cœur. Je ferai peut-être un article sur les familles recomposées si ça intéresse quelqu’un ! 😉
Aujourd’hui maman, je suis fière que ma fille ait trois mamies, qu’on ait une grande famille recomposée mais tellement proche.
En tant que fille de divorcée, j’avoue que j’avais une séquelle : je ne croyais pas en l’amour… J’étais ce genre de fille qui refuse les contes de fée, les histoires de princesse et qui était contre les mariages. Mais rassurez-vous les parents séparés : j’ai été guérie par mon chéri !
Pour conclure :
- Quand les gens me disent qu’ils ne veulent pas quitter quelqu’un juste pour leur bébé, qu’ils préfèrent attendre : je leur dis à quel point je n’ai jamais été triste de la séparation de mes parents et à quel point mon grand frère en a souffert.
- Quand les papas me disent qu’ils ne verront plus leurs enfants : je leur dit de se battre, vraiment. Mon père s’est battu pour nous et ça m’a prouvé à quel point il nous aime. Beaucoup pensent que les mamans sont bien meilleures que les papas pour s’occuper des enfants… Je suis bien placée pour vous dire que non et que l’égalité parentale doit être respectée ! Papas, battez vous !
- Quand les parents culpabilisent : je leur rappelle à quel point il est plus constructif pour un enfant de voir ses parents heureux et séparés que malheureux ensemble. Bien sûr qu’il faut penser au bonheur de ses enfants, mais justement : des parents malheureux font rarement des enfants heureux !
- Dernier point, quand un des parents critique l’autre devant les enfants, je ne sais pas trop ce qu’il espère mais ce n’est bénéfique pour personne…
Bon les amoureux, aimez vous toujours hein ?!
J’espère juste avoir un peu déculpabilisé les parents séparés qui passeraient par là ! 😉


9 commentaires
eofdcjuf
Fille de divorcés aussi, j’avoue que j’ai fait le chemin inverse. J’étais déjà grande quand ils se sont séparés (10 ans) et ma mère a refait sa vie avec un homme très instable, quant à mon père il était dévasté et s’est montré très agressif envers nous. Bref, entre mes parents qui ne s’entendaient pas pendant mon enfance et mes parents qui se battaient à l’approche de l’adolescence (ils ne se sont plus jamais adressé la parole d’ailleurs) je n’ai jamais eu de foyer. Je n’ai jamais su ce que ça faisait d’être soulagée de rentrer chez soi (mon beau-père me disait d’ailleurs que je n’étais pas chez moi).
Alors je suis consciente que mon expérience est rare, mais, du coup, bien que je ne juge absolument pas les gens qui se séparent, je pense que je ne prendrais cette option que si vraiment mon mari devenait violent ou vraiment imbuvable (ce qui est impensable) mais je dirais que dans l’ensemble ce qui me tient à coeur c’est de réussir ma famille, mon couple est secondaire.
Voilà, ça fait du bien de le dire parce que j’avoue que dans la vraie vie je n’ose pas avoir ce discour 🙂
Bises
Maman Plume
Ah oui c’est dur dans ton cas… Déjà je pense que quand l’enfant est en âge de comprendre ce qui se passe c’est dur, mais quand en plus ça ne se passe pas bien…
Ne pas avoir de foyer, c’est vrai je n’y pensais plus. Chez ma mère je ne me suis jamais sentie chez moi puisque mon beau-père autoritaire et violent ne me laissait même pas être moi (j’en parlais ici : https://familleplume.wordpress.com/2015/08/12/leducation-autoritaire-et-violente-vue-par-lenfant/). Puis chez mon père, en y était si peu je m’y sentais bien mais pas non plus chez moi…
Quand j’ai vécu chez lui à l’adolescence je me sentais mieux et je n’y pensais plus. Puis on a pris notre premier appart’ avec le chéri : un appartement d’étudiant pour l’année scolaire seulement, et je me suis rendu compte que pour la première fois je me sentais chez moi. Pas chez ma mère, pas chez mon père : chez moi, ça m’a fait un bien fou.
Je te comprend : réussir sa famille et réussir son couple sont deux choses bien distinctes ! Et j’apprécie que tu te confies ici 😉
Bises.
MamanHestia
Mon conjoint a eu une fille avec son ex et il a eu la garde de sa fille ( sans trop de mal il faut l’avouer ) mais il a attendu que sa fille naisse pour quitter la mère. Je suis également fille de divorcé mais là c’est une autre histoire mon père nous a carrément zapper pour revenir du jour au lendemain en se rappelant qu’il avait des enfants. Je pense que dans un couple quand ça ne va plus, ça ne va plus c’est tout avec ou sans enfant. J’espère simplement que mon couple durera jusqu’à la fin car j’aimerai beaucoup me voir vieillir au côté de mon homme <3
Maman Plume
J’espère aussi que ton couple et le mien dureront jusqu’à la fin ! Mais je suis sûre que oui ^^
Bises.
MamanHestia
J’en suis sûr également ? bises
Le Rire des Anges
Des parents divorcés avant de m’avoir, des grands parents séparés, avec un conjoint divorcé… Ton article me parle beaucoup! J’adorerais que tu écrives un billet sur les familles recomposées… Pour ma part, j ai du mal à écrire sur le sujet !
😉
Maman Plume
Alors je me pencherai dessus. Mais il va me falloir un peu de temps car c’est pas le plus facile à écrire 😉
Bises.
LaNouvelleMamanSolo
Article super intéressant et déculpabilisant que je m’empresse de partager sur ma nouvelle page facebook pour en faire profiter tous les parents solos qui se sentent tellement malheureux et fautifs vis-à-vis de leurs enfants de se séparer 🙂 Merci Madame Plume !
Maman Plume
Tant mieux c’était le but ! Merci pour ton partage.
Bises.