IEF

Bilan de notre première année en IEF.

Juillet arrive et amène avec lui les cigales et les vacances. Il est temps de faire le bilan de notre année première en IEF (Instruction En Famille). Il est clair que nous avions pris cette décision avec un peu d’appréhension. Mais si vous nous suivez sur Instagram vous savez déjà qu’on ne regrette absolument pas !

Petit retour en arrière, avant l’IEF :

Les deux ans d’école de la grande ont été difficiles et nous ont amenés a beaucoup nous remettre en question et à douter énormément. Les différentes difficultés que rencontrait notre fille et notre incapacité à répondre à ses angoisses nous ont valu des commentaires difficiles à entendre.

En dehors des angoisses et incompréhensions, elle avait des attentes particulières : apprendre et notamment la lecture et l’écriture. Si elle a beaucoup appris, elle ne s’en rendait pas compte et c’était frustrant.

D’autres difficultés sont venues se rajouter. Petit à petit, les nuits sont devenues catastrophiques, les terreurs nocturnes sont arrivées, l’amener à l’école était une épreuve, etc. Elle était sans arrêt prête à exploser et certaines situations, même hors cadre scolaire, étaient devenues compliquées à gérer.

Heureusement, nous avons su trouver à ce moment-là une oreille professionnelle attentive qui a su nous redonner confiance en nous, en notre rôle de parent et en nos choix éducatifs.

La décision de l’IEF :

Elle n’a très clairement pas été simple à prendre cette décision. Nous y avons beaucoup réfléchi et on ne le regrette pas. Dès qu’on lui en parlé, elle a retrouvé son sourire, son naturel et son envie d’apprendre. Depuis, elle ne les a pas perdu !

Très sincèrement, le plus difficile durant cette année, reste le regard des autres. Les commentaires, les reproches,… Nous avons entendu de tout et certains ont même pris le temps, régulièrement, de nous donner (encore et encore…) leurs arguments contre.

Aujourd’hui, en aucun cas nous ne regrettons ce choix ! Cette année a été une bulle d’air pour tout le monde et nous sommes largement convaincus que l’Instruction En Famille convient parfaitement à notre vision des choses et à nos filles.

Le bilan « scolaire » de notre première année en IEF :

Pour beaucoup, le plus important est de savoir si elle a les acquis nécessaires au passage en CP. On m’a d’ailleurs demandé un « bilan scolaire » pour l’inscription à l’école élémentaire, chose que je n’ai évidemment pas. Nous n’avons eu d’ailleurs aucun contrôle cette année, la situation sanitaire n’aidant pas.

Le plus flagrant : la lecture.

Depuis ses 3 ans, elle veut savoir lire. A peine la décision de l’IEF prise, elle a voulu travailler et s’est fixée là-dessus. Elle a donc commencé à décrypter ses premières syllabes en septembre et commençait les Sami et Julie pour ses 5 ans en décembre. Aujourd’hui, elle lit tout ce qu’elle voit et a trouvé dans la lecture un moyen infini d’apprendre. Encyclopédie pour enfant, lexique d’anglais, livres documentaires,… tout y passe pourvu que le sujet l’intéresse !

Nous avions commencé un programme pour l’aider à avancer, convaincus que les étapes pédagogiques étaient nécessaires. Mais elle allait toujours plus vite, j’ai donc simplement abandonné. Je l’aidais quand elle me demandait un son et elle a retenu.

L’écriture.

Cette année, elle a appris à reconnaître les lettres cursives grâce à son envie de lire. Nous avions commencé par les voir ensemble mais tout s’est fait très naturellement. Aujourd’hui, elle commence à écrire en cursif (si on le lui demande) de façon lisible et en respectant (presque !) la hauteur des lettres quand elle est motivée.

Elle sait former des mots ou des phrases et commence à retenir l’orthographe de certains mots clés ou le s à la fin des mots au pluriel par exemple.

Les chiffres.

En juin de l’année dernière, elle comptait jusqu’à 14. Longtemps ça a été difficile d’aller plus loin car très clairement cela ne l’intéressait pas du tout ! Aujourd’hui, elle a compris le système des dizaines et compte jusqu’à 59 (ou plus si on l’aide avec le nom des dizaines). Elle s’amuse à faire des additions et soustractions, des petits problèmes de maths de son âge. Elle a rattrapé son « retard » dès que le sujet l’a intéressée !

La motricité.

Poussée par sa petite sœur acrobate, son papa sportif ou encore les copains, elle se challenge régulièrement.

Régulièrement, malgré le confinement, elle continue le yoga de manière autonome tout en l’apprenant à sa petite sœur.

Découverte du monde.

Difficile de résumer cette partie… Mais je pense que c’est ce qu’elle préfère. Ce n’est pas un apprentissage scolaire à mon sens, dans le sens où ses questionnements sont naturels et quotidiens. Nous y répondons ou lui apportons de quoi y répondre elle-même dès que possible.

C’est d’ailleurs ce que je préfère dans l’IEF, la découverte du monde et tous les questionnements qui en découlent. Le corps humain, l’histoire, l’art, la science, l’astronomie, les animaux, les plantes,… Mais aussi : piano, bricolage, couture,… On a vu tellement de choses cette année à sa demande et je crois que j’ai appris presque autant qu’elle !

La sociabilisation.

On ne remet pas l’école en question lorsque l’enfant n’est pas sociable. Mais l’IEF serait une catastrophe en terme de sociabilisation si on écoute ce qui se dit…

A moins que les enfants restent enfermés chez eux sans contact, je ne vois pas comment l’IEF empêcherait la sociabilisation. Ici les sorties étaient (jusqu’au confinement…) quasi quotidiennes.

Le lundi, c’était yoga pour la grande. Pendant ce temps, la petite jouait avec son copain de toujours.
Le mardi et jeudi, c’était le petit parc à l’heure de sortie d’école où elles retrouvaient les copains.
Le week-end, c’était les amis (presque tous parents d’enfants du même âge environ) ou la famille.
Bien évidemment, le planning (hors yoga) n’était pas fixe et on pouvait voir qui on voulait quand on voulait ! Régulièrement, nous allions aussi promener au grand parc ou encore à la bibliothèque.

Un regret cependant : ne pas avoir pu participer aux rencontres IEF. Comme nous n’avons qu’une voiture et que le papa s’en sert pour travailler, nous avons limité nos sorties près de chez nous. En semaine, on ne faisait donc pas de sortie culturelle ou de rencontre IEF.

Le bilan général de cette année d’IEF :

Elle a gagné énormément en confiance en elle et ça c’est vraiment la plus belle réussite.
L’acquisition de la lecture lui a ouvert des portes et elle l’a bien compris. Elle a découvert la liberté d’apprendre et de comprendre ce qu’elle voulait (presque) quand elle le voulait.

Nous sommes régulièrement surpris par tout ce qu’elle apprend naturellement. Nous étions convaincus qu’il fallait une méthode particulière, une attitude, des moments,… Mais on a pu observer le contraire tout au long de cette année : les apprentissages se font naturellement dès que l’intérêt de l’enfant est là.

Si la thématique des apprentissages autonomes vous intéresse, le film Être et devenir ou encore le livre Jouer d’André Stern devraient vous plaire.

Nous avons fini l’année avec très peu de formel. Si je nous n’avions pas la pression des contrôles et de septembre, nous aurions probablement basculé sur du 100% informel.

Pour finir, je pourrai vous lister beaucoup d’avantages que nous trouvons à l’IEF. Mais cet article serait infini… Je vous réserve ça pour un prochain article !

Et après ?

Malgré le fait que nous soyons totalement convaincus par l’IEF, mon projet d’entreprise monté en parallèle n’a pas abouti comme je le voudrais. Je vais donc reprendre mon métier d’assistante maternelle et nous avons inscrits les filles à l’école en septembre (CP et Petite Section). La peur de ne réussir à concilier les deux (et la pression sociale !) nous ont largement orientés dans ce choix.

Elles ont envie d’y aller et sont motivées. Malgré tout, la peur est présente et nous travaillons dessus.

Peut être qu’aujourd’hui le plus difficile est de nous convaincre, nous les parents, tellement cette année a été positive. Vous l’aurez compris, nous n’excluons pas d’y revenir, non plus à cause d’éventuelles difficultés mais parce que l’instruction en famille a été une réelle révélation.


Retrouvez l’ensemble de nos articles concernant l’IEF en cliquant ici.

2 commentaires

  • Aurélie

    Merci pour ce joli témoignage. On y pense aussi pour notre loulou mais il réclame l’école alors il y rentrera à trois ans. Mais on garde dans un coin de nos têtes cette possibilité de l’IEF. Bonnes vacances ?

    • Famille Plume

      Beaucoup d’enfants s’épanouissent à l’école ! Mais je trouve ça super d’avoir la possibilité de leur proposer l’IEF lorsque ce n’est pas le cas ! Bonnes vacances à vous 😉

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